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De la bienveillance à la bientraitance

Chronique n°4 – Vendredi 9 Décembre 2022

La bienveillance, ce nouveau mot « magique » irrigue toutes les conversations et les secteurs : le management bienveillant, l’éducation bienveillante, l’accompagnement bienveillant des enfants, la bienveillance dans le couple, la bienveillance dans l’accompagnement des personnes âgées. 

La bienveillance est l’expression de l’attention, de la gentillesse, de l’empathie, de la sollicitude et de l’indulgence. Elle repose sur la recherche du bien-être envers une autre personne. 

Mais répond-on alors aux véritables attentes de l’autre ? Nous achetons-nous une conscience de bienveillant ? 

Le mot BIENTRAITANCE  apparait dans le Petit Larousse en 2013 (Ensemble des soins, des actes et des comportements exercés par l’entourage familial ou professionnel d’une personne et qui procurent un bien-être physique et psychique au bénéficiaire). 

Philippe Bas, alors ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille, évoque la bientraitance et la maltraitance à l’égard des personnes âgées, lors d’une conférence de presse à Paris le 14 mars 2007. 

Il s’adresse aux secteurs de l’aide et de l’accompagnement des personnes vulnérables. Depuis lors, les secteurs du social et du médico-social travaillent au développement de la culture de la bientraitance envers les personnes vulnérables de notre société. 

Naturellement, aujourd’hui, la définition de la bientraitance s’adresse globalement aux personnes vulnérables. Et pourtant, quel est le gain si la notion de bientraitance pouvait prendre le pas sur la bienveillance ? 

La bientraitance partage les mêmes fondements que la bienveillance, mais elle s’en distingue car elle intègre le point de vue de l’autre avant toute action. Ses envies, ses besoins, ses demandes, ses choix, y compris ses refus. La bientraitance est un savoir-être et un savoir-faire collaboratif, respectueux des valeurs, de la culture, des croyances, du parcours de l’autre de ses droits et de ses libertés.

L’autre est alors placé au centre de l’action de chacun pour créer un environnement bientraitant. La bientraitance n’est pas l’intention d’être bientraitant- je ne peux décréter être bientraitant. Seul l’autre pourra me dire si je suis dans sa bientraitance et s’il la ressent. Elle suppose donc une adaptation permanente, personnalisée, dans chacune de nos interactions. 

Dès lors, la bientraitance peut s’exercer par des individus, des organisations ou des collectivités qui, par leurs actions, placent le bien-être des personnes au cœur de leurs préoccupations. 

La bientraitance est garante d’interactions en recherche continue d’adaptation à l’autre et à son environnement. Elle promeut des attitudes et des comportements positifs, respectueux, ressentis comme tels par l’autre.

La bientraitance n’est-elle donc pas un fondement incontournable de notre vivre ensemble ? Pourrait elle permettre de voir enfin des démarches opérationnelles d’amélioration dans les métiers de l’accompagnement, de l’encadrement, du management des autres ? Un fondement des démarches de prévention des risques psychosociaux ou de qualité de vie au travail, pour sortir d’une action jusque-là basée, sur la bienveillance ? 

Selon-vous, doit-on parler de bienveillance ou de bientraitance dans le management, l’éducation, l’accompagnement des enfants, le couple ou l’accompagnement des personnes âgées ?